L’environnement des télévisions locales en cette fin d’année

Lors de l’assemblée générale de TLSP qui s’est déroulée le 28 novembre 2012, le président de TLSP a présenté son rapport moral. Cet article reprend les éléments qui dessinent l’environnement 2012/2013 pour les chaînes locales de service public.

 
Au niveau économique, l’unité de programme « Réactions en Chaîne » construite il y plusieurs années offre de nouveaux programmes. Le point très positif est que cette action correspond toujours à un besoin puisque 20 chaines ont encore participé à l’achat ou la vente de programmes et que la qualité des programmes est toujours au rendez-vous avec des prix extrêmement attractifs. En revanche, on ne peut que constater que le volume des transactions est en baisse.
L’économie de notre secteur subit la mauvaise conjoncture qui nous oblige à faire encore plus de choix, mais également à développer localement des partenariats pour lesquels nous devons être de plus en plus inventifs.

 
Lors des discussions avec les syndicats au niveau national, beaucoup découvre le poids de la masse salariale dans nos budgets, elle est très souvent supérieure à 50% et c’est donc un poste très tendu. Certains ont dû mettre en place des plans sociaux. C’est une situation extrême, mais à laquelle nous pouvons être conduits. Au niveau social, la Convention Collective des Chaînes Privées n’est toujours pas enterrée, même si le dossier n’a pas beaucoup avancé cette année. TF1 et M6 espèrent toujours trouver des syndicats prêts à signer cet accord. En attendant, les négociations annuelles obligatoires dans notre secteur ont donné lieu à des dialogues constructifs et se sont traduits par des revalorisations des minima de 2% pour les CDDU et les minima de la convention ACCeS.

 
Pour la diffusion, le chantier est également toujours ouvert. Si nous avons pu, avec le soutien du CSA faire avancer quelques dossiers individuels, aucune réponse collective ne peut être annoncée dans nos relations avec les FAI. Pour les chaînes qui ne sont pas présentes sur les Box, c’est toujours le parcours du combattant alors que ce mode de diffusion prend une place de plus en plus importante dans les foyers. Et pour celles qui y sont, le chantier de la numérotation n’avance que trop lentement. Si nos interlocuteurs naturels que sont le CSA et la DGMIC comprennent notre préoccupation et déclarent vouloir nous accompagner dans notre démarche, nous nous heurtons à une force d’inertie qui freine les ardeurs. Ce chantier est une des priorités pour les mois à venir, une demande de rencontre avec les opérateurs, sous l’égide du CSA a été faite.

 
Je ne peux pas évoquer le terme de numérotation sans revenir sur le différend qui nous oppose au CSA. Vous savez que l’arrivée de 6 nouvelles chaines HD gratuite diffusée sur la TNT a amené le CSA à déplacer les chaines locales qui glissent de 10 numéros. Certaines vont s’y retrouver puisqu’elles pourront utiliser le numéro de leur département pour faciliter leur initialisation, d’autres perdent beaucoup, je pense à Alsace 20 par exemple. Ces effets d’aubaine n’ont eu aucune incidence sur la solidarité des chaines diffusées sur la TNT qui ont présenté un front uni contre une décision qui n’a fait l’objet d’aucune concertation de la part du CSA. Vous connaissez la suite, une action est en cours devant le Conseil d’Etat. Nous avons perdu une bataille importante puisque notre recours en référé a été rejeté. Nous ne remettrons pas en cause la décision d’un juge même si nous nous étonnons de l’amalgame fait entre la notification individuelle transmise par le CSA à chaque chaine concernée et la décision réglementaire prise par le CSA de réaménager la suite logique de chaines. Nous poursuivons donc l’action sur le fond. Dans ce domaine, nous menons la procédure avec les Locales TV et l’AVICCA. Ce qui montre une fois de plus la solidarité d’un secteur qui, dans cette affaire, s’estime flouer.
Je ne sais pas si nous serions parvenus à un accord dans le cas où la concertation aurait été mise en place, mais nous aurions eu au moins  l’impression d’être pris en considération. Cela est la preuve d’une absence de volonté de mettre véritablement en place les conditions de la réussite des télévisions locales en France.

 
Et pourtant jamais nous n’avons eu autant de soutiens objectifs.
Nicolas About, en charge des télévisions locales au sein du CSA souhaite nouer un dialogue constructif. Les nouvelles obligations de production pour les chaines locales vont dans le bon sens. Elles confortent l’ancrage local (une heure de programme quotidien) tout en reconnaissant la nécessité de la mise en place d’un deuxième étage dans nos programmations avec une mutualisation de moyens au niveau régional. Dans ce domaine, les chaines bretonnes ont beaucoup d’avance.
Martine Martinel, députée, rapporteure pour avis des crédits de l’audiovisuel a pris la défense des télévisions locales et souhaite que le secteur soit mieux pris en compte.
La DGMIC elle aussi est à l’écoute et pourrait apporter un soutien dans plusieurs dossiers, que cela soit l’accès à la publicité pour les opérations promotionnelles dans le secteur de la distribution, la numérotation ou l’édition annuelle de chiffres clés sur les télévisions locales. Ce dernier outil me semble primordial pour faire connaître notre  poids dans un secteur qui connaît de nombreuses mutations.

 
Conforter et redonner du souffle à notre action sera une des priorités de cette nouvelle année qui devra voir des avancées dans le domaine de la numérotation, de l’accès aux FAI sans oublier ces chiffres clés sur notre secteur pour lesquels vous serez tous sollicités.