Les futures chaînes d’ile-de-France : identité

Avec sept chaînes sélectionnées par le CSA pour 4 canaux de diffusion, la télévision locale fera son entrée sur le numérique terrestre en Ile de France en principe début 2008. Présentation synthétique des projets retenus.

Les chaînes diffusées en canal unique :

COTE SEINE (Nom de code)

Composition :
Hersant Média, Lagardère, le groupe Coriolis, La Caisse d’Epargne Contenu :
C’est une déclinaison de Paris Cap, chaîne du groupe Hersant Média lancée sur le câble parisien en septembre 2007. Au programme, un rendez-vous « phare », C a Paris, animé par Patrice Carmouze tous les soirs à 19H45, sur l’actualité culturelle de la capitale qui sera élargie à la région parisienne. Les temps forts de la chaîne auront lieu en fin de semaine pour tenir compte du mode de vie des franciliens.
Objectifs et moyens :
La chaîne occupera un plein canal. Elle espère atteindre l’équilibre en 2010, 2011.
Profession de foi :
« L’idée est de faire une chaîne d’intérêt local grand public, précise Alain Armani, directeur général de Paris Cap. L’ensemble des rendez-vous est axé sur le service. La valeur ajoutée de la chaîne consiste aussi à proposer un prolongement avec Internet et la télévision mobile, il y a chez nous une vraie logique de « cross-media »

LTF (La télévision francilienne)

Composition :
NRJ Group, Telif, Franciliennes TV
Contenu :
« Un maximum d’images de proximité » sont promises sur cette chaîne où l’on trouvera toute l’information locale relayée grâce au travail en réseau avec les chaînes partenaires déjà existantes : TVM, Coquelicot, TV Fil 78, Telessonne, Rosny TV, VO TV. Beaucoup d’informations et de magazines sur les loisirs et l’art de vivre dans toute la région IDF seront proposées afin d’explorer le territoire de l’Ile de France dans toute sa diversité. « C’est une région aussi grande que la Belgique »souligne le directeur du développement de NRJ Group, Gérald Brice-Viret.
Objectifs et moyens :
Équipes déjà constituées dans les régions (les chaînes de Telif regroupées sous la bannière Franciliennes TV), promotion mutualisée, utilisation du plateau pour toutes les chaînes (NRJ Hit, NRJ 12, LTF), l’effet « groupe » joue à plein pour renforcer le projet et être susceptible d’attirer les annonceurs. Visant un public plutôt jeune, la chaîne compte générer une manne publicitaire importante et arriver selon Gérald Brice Viret à 6 ou 7 millions de recettes en année 6.
Profession de foi :
« Nous ne serons pas redondants par rapport aux informations et aux programmes des chaînes nationales mais complémentaires, insiste Gérald Brice-Viret. Nous sommes là pour rendre service aux Franciliens. »

IDF 1 (Idée et famille)

Composition :
Société Ensemble TV (Jean-Luc Azoulay, J2H, actionnaire majoritaire de Forrest Hill Aquaboulevard et de Netgem).
Contenu :
La chaîne présidée par Jean-Luc Azoulay (producteur de Hélène et les Garçons, entre autres) sera dirigée par Michelle Cotta et Marc Tessier, ex-PDG de France Télévisions. Elle s’adresse à un public familial avec notamment des programmes pour enfants, un débat quotidien dans l’esprit « C dans l’air » d’Yves Calvi et proposera un plateau itinérant dans les différentes agglomérations de la région parisienne.
Objectifs et moyens :
Elle vise un tiers du marché publicitaire d’Ile de France, soit 15 millions d’euros.
Profession de foi :
« Ce n’est pas une télé qui parlera de Monsieur le Maire, promet Marc Tessier, mais de débats pratiques, de la vie scolaire : ce sera la chaîne des usagers. »

Les chaînes diffusées sur un canal partagé :

DEMAIN IDF

Composition :
SA Demain (Y médias 53%)
Contenu :
Une déclinaison régionale de la chaîne Demain TV, consacrée à la vie économique et à l’emploi en Ile de France. Formation, emploi, culture urbaine et patrimoine sont au programme. Les thèmes de la diversité pour une « discrimination positive » sont également mis en avant dans des émissions qui traiteront des réalités très variées d’un département à l’autre.
Objectifs et moyens :
Avec un budget annuel de 2,5 millions d’euros, la chaîne Demain part avec une longueur d’avance par rapport à ses petits camarades « associatifs ». Son équipe va se renforcer (7 à 10 personnes recrutées), le coût de diffusion augmente de 50%. Il faut dire que la chaîne disposera de plages horaires importantes : tous les jours de 12 h à 23 heures, sauf le dimanche où ces horaires sont dévolus à Cinaps TV.
Profession de foi :
« Ce passage à la TNT est important pour une chaîne de services, note Yacine Sabeg, directeur de Demain. Des retombées économiques avec un renforcement des investissements publicitaires sont naturellement attendues. »

TELE BOCAL

Composition :
100% associative, Tele Bocal a été crée il y a dix ans, dans une optique résolument alternative qu’elle compte bien conserver.
Contenu :
Installée dans l’Est parisien, Tele Bocal va s’intéresser progressivement à tous les quartiers. Elle diffusera trois heures par jour, six jours sur sept (sauf dimanche) de 23 heures à 2 heures du matin. Pour commencer, elle proposera trois rendez-vous : une émission sur le court-métrage, « Vu dans le bocal », une émission sur l’actualité des quartiers et « Dans le bocal », une émission sur ses ateliers de production vidéo.
Objectifs et moyens :
Avec un budget annuel très modeste (150 000 euros) Tele Bocal ne cherche surtout pas à jouer dans la cour des grands. Cela ne lui ressemble pas, cela ne l’intéresse pas. La chaîne conserve sa diffusion sur Internet, très active et réactive.
Profession de foi :
« On veut rester le poil à gratter du PAF, souligne Richard Sovied, fondateur de Tele Bocal, quitte à être provocateur. Je ne veux pas rentrer dans un truc consensuel qui m’interdirait de suivre les mouvements sociaux. Nous nous adressons aux gens curieux qui sortent le soir et ne sont pas intéressés par les « heures de grande écoute », la télévision, ils la consomment différemment. Je ne veux pas rentrer chez « Monsieur Tout le Monde » ! »

CINAPS TV

Composition :
L’association Cinaps TV qui regroupe universitaires et artistes (Howard Buten notamment) autour de la « transmission du savoir » dans le domaine des sciences, de l’environnement, de la culture…
Contenu :
La chaîne sera diffusée tous les jours de 6 heures à 8 heures du matin, le vendredi de 22h30 à minuit, le samedi de 12h à 17h, le dimanche de 12h à 17 h et de 23 heures à 2 heures du matin. Sur le papier, le programme est très alléchant avec des signatures qui promettent : le violoniste Didier Lookwood présentera une émission sur les cultures ethniques. Les nouvelles technologies seront traitées par Marcus (Canal +, Game One), Jean-Claude Drouot (Thierry la Fronde, le papa de Zabou Breitman) évoquera l’histoire de la télévision et la francophonie. Marcel Cerdan junior s’intéressera à l’histoire des sports. L’environnement sera traité sous l’angle de la biodiversité et une émission intitulée « Le petit compas » reprendra le principe du « Petit rapporteur » d’autrefois (Jacques Martin et consort) pour évoquer les nouveautés scientifiques.
Objectifs et moyens :
Avec l’appui de la Mairie de Paris et de la région IDF, l’association Cinaps est en train de monter des partenariats qui ne sont pas encore définitivement signés. Le budget n’est pas encore établi.
Profession de foi :
« Nous souhaitons, précise Romain Philippe Pomedio de Cinaps TV, ne pas nous enfermer dans des studios mais réaliser de vraies émissions de terrain, dans les universités, les cafés philos, les centres culturels afin de transmettre du savoir de façon vivante. »

BDM TV

Composition :
Le projet est porté par l’association Banlieues du monde présidée par Ibrahim Sorel. BDM fédère aussi d’autres associations comme « Ni Putes ni Soumises » et « SOS Racisme ».
Contenu :
On sait seulement que la chaîne émettra de huit heures à midi. Pour l’heure, rien ne filtre sur la grille des programmes. Les responsables sont injoignables !
Profession de foi :
Avec cette antenne BDM TV entend « Donner une autre vision de la banlieue » et « montrer la France multicolore ».